Paulo B.
Quand je suis arrivé, en fin de journée, Myriam m’a
emmené à une fête, tout près de chez elle, à Campo de Ourique. Clara,
Xana, Paulo R., et Paulo B. Enivré, défoncé, exalté tout un mois de
Juillet à Lisbonne. La Feira Popular, la prison
rose, le Jardim da Estrela... Paulo B. me dit qu’il aimerait baiser
avec moi. Il ne me le dit pas comme ça, sur la terrasse. Moi je
n’entends pas, on n’en parle plus. Je ne fais pas le lien avec le bien
être qui m’a envahi depuis que je l’ai rencontré.
Il devait m'écrire, venir à Paris... Je n'ai plus eu de ses nouvelles. Et j'ai attendu. Je n'ai rien compris. J'avais treize ans, lui dix-neuf.
Après ça, quand j’ai identifié ce sentiment, l’amour,
rien n’a été vécu avec bonheur. Ca a été la dernière fois avec Paulo
B., la liberté de ne pas douter.
Cet été, au Parque das Naçoes, je pensais à tout ça, mais le Jardim da Estrela je ne l’ai pas reconnu, comme si je n’y étais jamais allé.